En moins de dix ans, le gouvernement béninois a transformé le secteur du tourisme et de la culture en un véritable levier de développement économique. Valorisation du patrimoine, infrastructures modernes, formation des professionnels et éclosion artistique : l’ambition est claire.
Avant 2016, le potentiel touristique et culturel du Bénin, bien que reconnu, était sous-exploité. Les musées, les palais royaux, les sites historiques et les traditions culturelles manquaient d’entretien, de visibilité et d’intégration dans une stratégie de développement cohérente. Aujourd’hui, la tendance est renversée. Le tourisme et la culture sont désormais au cœur du projet de transformation structurelle du pays.
Un patrimoine remis en valeur
Le gouvernement a misé sur une valorisation forte du patrimoine culturel, matériel et immatériel. Le Musée International du Vodun, en construction à Porto-Novo, témoigne de cette volonté de faire rayonner nos croyances et identités. La « route des couvents vodun » a pris forme avec la construction des couvents Sakpata à Ouidah et Xêviosso à Adjarra. Le palais du roi de Nikki, l’arène de la Gaani, le musée des Rois et des Amazones du Danxomè sont également en chantier.
Plusieurs lieux ont été réhabilités : le musée Adandé, le Palais Honmè, le site du palais royal à Abomey. À Allada, la Place Toussaint Louverture reprend vie, tout comme la Maison des arts de Kétou.
L’État a aussi œuvré pour la réappropriation de notre patrimoine, avec l’élaboration d’un cadre pour les chefferies traditionnelles et la construction de monuments emblématiques : statue de Bio Guera, roi Toffa 1er, Esplanade de l’Amazone, Monument aux Dévoués. La reconnaissance internationale est au rendez-vous : le Koutammakou béninois a été inscrit à l’UNESCO en 2023, et le retour de 26 œuvres pillées par la France en 2021 a marqué une étape symbolique.
Des infrastructures modernes et attractives
L’État a engagé une modernisation en profondeur des infrastructures touristiques. Ouidah, cœur du tourisme mémoriel, a vu l’aménagement de la Place aux Enchères, la restauration du mémorial de Zoungbodji et de la Porte du Non-Retour, ainsi que la construction de la Maison de la mémoire. La station balnéaire d’Avlékété et le complexe touristique Marina sont en cours d’achèvement.
La cité lacustre de Ganvié fait également peau neuve grâce au projet de réinvention : électrification, équipements sanitaires, marché moderne, logements adaptés. Au nord, le Parc de la Pendjari est désormais une référence régionale du safari africain, tandis que la « route des tatas » attire un nouveau public.
Hôtellerie et formation : les piliers de la croissance
Pour accompagner l’essor touristique, l’État construit des réceptifs hôteliers modernes, notamment le Sofitel de Cotonou. À terme, chaque département accueillera des établissements de standing. Objectif 2030 : 2 millions de touristes par an et 700 000 emplois créés.
La formation suit : près de 800 professionnels ont été renforcés depuis 2016. Deux établissements structurants sont en développement : une école des métiers du tourisme et un lycée technique rénové à Akassato.
L’industrie culturelle dopée.
La culture n’est pas en reste. Le « Quartier culturel et créatif » de Cotonou va transformer la ville en capitale artistique : Musée d’art contemporain, ARENA, galeries, studios audiovisuels. Six arènes culturelles vont émerger à Abomey, Porto-Novo, Ouidah, Lokossa, Parakou et Natitingou.
Les classes culturelles, lancées dans les 77 communes, touchent plus de 30 000 élèves grâce à 900 encadreurs. Enfin, dix bibliothèques et centres de lecture ont été réhabilités dans neuf communes, avec plus de 16 000 ouvrages disponibles.
Une vision à long terme
Le ministère du Tourisme, de la Culture et des Arts trace un cap clair : faire du Bénin un acteur incontournable du tourisme et de la culture à l’échelle mondiale. À travers les infrastructures, la formation, la valorisation du patrimoine et l’intégration des populations locales, le pays se positionne non plus comme un simple observateur, mais comme un leader de l’Afrique créative et mémorielle.
✍️ Alassane ADAMOU





