« Je ne suis pas un employé de l’UP-R », lui répond-il
(La Cour constitutionnelle attendue pour trancher)
Un nouvel épisode vient raviver les tensions entre d’anciens membres du PRD et la direction de l’Union Progressiste Le Renouveau (UPR). Dans une correspondance datée du 13 juin, Gérard Gbénonchi, secrétaire général du parti, a adressé une demande d’explication à Gratien Ahouanmènou, membre du Bureau politique et de la Direction exécutive nationale.
Ce dernier est mis en cause pour une récente sortie médiatique dans laquelle il a exprimé son désaccord avec la fusion entre le PRD et l’UPR, affirmant que celle-ci « n’a pas fonctionné ». Des propos que Gérard Gbénonchi juge contraires aux textes qui régissent le parti ainsi qu’à la Charte des partis politiques. Gratien Ahouanmènou dispose d’un délai de 48 heures pour se justifier.
Une réponse défensive de l’intéressé
Dans sa réponse adressée à la direction du parti, Gratien Ahouanmènou assure n’avoir injurié personne. Il explique que son intervention était motivée par des propos injurieux tenus, selon lui, à l’encontre du leader du PRD. Il dit avoir agi par loyauté et indignation face à ce qu’il considère comme un manque de respect envers la mémoire politique du parti arc-en-ciel.
Le PRD sur le point de claquer la porte ?
Pour rappel, dans une interview accordée à Bip Radio le 4 juin 2025, l’intéressé avait annoncé que le PRD avait entamé des consultations à la base en vue d’un éventuel retrait de l’UPR. Une déclaration lourde de conséquences, qui pourrait remettre en question la stabilité interne du parti majoritaire, né de la fusion entre l’UP et le PRD.
La Cour constitutionnelle attendue pour trancher
La Cour constitutionnelle est désormais interpellée pour mettre fin à ce nouvel imbroglio politico-administratif. Bien qu’elle se soit déjà prononcée sur la question en actant la dissolution du PRD et de l’UP au profit de l’UPR, les derniers développements , notamment la correspondance de Me Adrien Houngbédji adressée au ministre de l’Intérieur et la sortie de Gratien Ahouanmènou — viennent semer le doute chez les militants.
Le porte-parole du gouvernement avait pourtant été clair : aucune loi, aucun statut de parti politique n’est supérieur à une décision de la Cour Constitutionnelle. Mais face à cette série de rebondissements, il revient à l’institution suprême de « siffler la fin de la récréation », voire de recommander au ministère public de veiller au respect de sa décision initiale.
Une querelle entre anciens alliés
Comme l’a récemment écrit Anicet Oké dans une chronique très suivie : « De la logique que prône le PRD et du bon sens qu’expose l’UP-R, lequel triomphera ? La ruse de Adrien qui confirmerait la force de l’expérience ? Ou la prévoyance avisée de Jo, qui signifierait que l’élève a dépassé le maître ? »
Ce duel d’anciens alliés, désormais adversaires internes, cristallise les incertitudes autour de la solidité du grand ensemble politique voulu par le régime de la Rupture.

