Il fait taire les querelles, réunit les groupes, ressoude les familles, rassemble les communautés fracturées, déchirées en lambeaux. Il parvient à convaincre, parfois, des ennemis jurés à se mettre autour de la même table, au nom de l’intérêt commun.
Non, ce n’est pas le nouveau Messie annoncé par les Écritures saintes. Lui, c’est Patrice Talon, président de la République du Bénin.
Du monde politique à la sphère religieuse, en passant par la société civile, le « patron de la rupture » possède un talent insoupçonné : celui de conciliateur.
Sa dernière prouesse en date : avoir réussi à mettre sur pied un Conseil Supérieur de Transition (CST) pour l’Église du Christianisme Céleste, minée par des crises internes depuis plusieurs décennies.
Patrice Talon est-il autoritaire, comme le pensent certains ?
Ou sont-ce ses idées, sa vision, et surtout son franc-parler qui finissent par emporter l’adhésion ?
Dans l’exercice de notre éditorial de la semaine, nous tenterons de répondre à cette question.
Après l’Église protestante méthodiste, l’Église du Christianisme céleste
Après la réunification de l’Église protestante méthodiste du Bénin, c’est au tour de l’Église du Christianisme Céleste de retrouver le chemin de l’unité.
Le 26 avril 2025 marque une étape historique pour cette communauté religieuse, endeuillée par des divisions profondes depuis la mort de son fondateur en 1985.
Privés de guide, les fidèles étaient livrés à des luttes internes sans fin, empêchant toute mise en place d’une direction légitime.
Par une approche discrète et patiente, le chef de l’État a entamé des discussions de l’ombre entre les différentes factions, pour aboutir à la création d’un Conseil Supérieur de Transition.
Mission : restructurer l’Église, rétablir l’harmonie et préparer l’avenir.
Ce succès rappelle aux Béninois un précédent mémorable : en 2016, fraîchement élu, Patrice Talon s’était déjà investi pour ramener la paix au sein de l’Église protestante méthodiste, alors secouée par près de vingt ans de crise. Aujourd’hui, cette communauté coule des jours heureux, forte d’une foi renouvelée.
La méthode Talon : fumer le calumet de la paix
Au-delà du cadre chrétien, les interventions du président ont été décisives dans plusieurs crises internes à la communauté musulmane.
Désignations conflictuelles d’imams, rivalités fratricides… que ce soit à la mosquée centrale de Cadjéhoun ou à celle de Porto-Novo, la main discrète de Patrice Talon a permis de ramener la sérénité, à chaque fois.
Partout où les tensions menaçaient de dégénérer, il a su « fumer le calumet de la paix », en facilitant le dialogue, en imposant le respect sans jamais humilier.
En politique : le grand rassembleur
Sur le terrain politique aussi, l’empreinte de Talon est indéniable.
La réforme du système partisan, aussi contestée soit-elle par certains, a contribué à rassembler des forces éparpillées au sein de grands partis politiques stables.
Sous son impulsion, des adversaires farouches ont accepté de taire leurs égos pour embrasser l’intérêt supérieur de la Nation.
Talon, l’art de convaincre au service de l’intérêt général
Certains accusent Patrice Talon d’imposer ses vues. Mais les faits démontrent qu’il convainc plus qu’il ne contraint. Armé de sa vision claire, de son franc-parler sans détour, il parvient à rallier autour de ses idées, non par la force, mais par la force de l’évidence.
Un art rare. Un style discret mais déterminé.
Une méthode qui pourrait bien devenir, demain, un modèle de gouvernance du consensus en Afrique.
