Le Conseil des ministres a prononcé la révocation des Secrétaires exécutives des communes d’Adjarra et de Toucountouna. Il leur est reproché des faits graves de surfacturation, de manipulation de documents administratifs et de gestion frauduleuse de fonds publics.
La rigueur dans la gestion des affaires publiques n’épargne plus les administrations communales. Le Conseil des ministres réuni récemment a décidé de la révocation des Secrétaires exécutives des mairies d’Adjarra et de Toucountouna, à la suite de révélations compromettantes issues de missions de contrôle.
À Adjarra, l’Inspection générale des finances (IGF), en mission en décembre 2024, a mis à jour une opération de surfacturation montée par la Secrétaire exécutive en complicité avec le Directeur du développement local et de la planification. Deux prestations destinées à la commune ont été artificiellement gonflées pour un montant total de trois millions FCFA, afin de dégager une commission illicite d’un million FCFA. Le prestataire impliqué aurait effectivement versé huit cent mille FCFA aux auteurs de la manœuvre. L’affaire a dégénéré à cause d’un désaccord sur le partage de la somme, entachant durablement la collaboration entre les deux agents.
À Toucountouna, les accusations sont tout aussi graves. La Secrétaire exécutive de la mairie est soupçonnée de complicité de falsification administrative et de malversations dans le cadre d’un déplacement d’une délégation communale en Belgique en juillet 2024. La délibération initiale du Conseil communal ne prévoyait aucune charge financière pour la collectivité. Cependant, l’arrêté préfectoral d’approbation a été falsifié, sur instruction de la Secrétaire exécutive, pour y insérer un article engageant les finances communales.
Ce faux a permis le déblocage d’un premier montant de 602 000 FCFA, destiné à couvrir des dépenses non éligibles au budget communal : établissement de documents administratifs et hébergement à Cotonou. Un second mandat de 995 000 FCFA destiné aux frais de mission a alerté la Trésorerie communale, qui a découvert la manipulation.
Malgré une mise en demeure du préfet, l’ordonnatrice du budget communal n’a pas remboursé les fonds détournés au moment du passage de la Cellule de suivi et de contrôle de la gestion des communes, en mars 2025.
Dans les deux cas, les faits sont jugés comme de graves manquements à l’éthique administrative et aux intérêts des collectivités locales. Le Conseil des ministres a donc décidé de révoquer les deux fonctionnaires et a instruit les ministres compétents pour engager les procédures disciplinaires et judiciaires contre tous les agents impliqués, ainsi que le prestataire concerné.
(Lire l’intégralité du conseil des ministres pour plus d’informations)
✍️ Moubarack ASSOUMBOLO




