La Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines (FLASH) du Campus de l’Université d’Adjarra a célébré, sur trois jours, deux événements majeurs : la Journée de l’Étudiant de la FLASH d’Adjarra et la Journée Internationale de la Femme (JIF). Cette édition qui a commencé le 25 mars et qui va prendre fin ce 27 mars, a mis un accent particulier sur la promotion des métiers scientifiques et l’encouragement des jeunes filles à s’y orienter. La cérémonie d’ouverture, riche en couleurs, a connu la participation de plusieurs autorités académiques et politiques, dont le premier vice-recteur de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), des élus locaux et nationaux, ainsi que le soutien technique et financier de l’Ambassade des Pays-Bas à travers EngenderHealth.
Trois jours pour célébrer et sensibiliser
Après des mois de dur labeur, les étudiants et étudiantes de la FLASH d’Adjarra ont décidé de s’accorder trois jours de répit et de festivités pour relâcher la pression des cours et des examens. Et quoi de mieux que la Journée de l’Étudiant pour marquer cette pause ?
Profitant du mois de la femme, les autorités universitaires ont également intégré la célébration de la Journée Internationale de la Femme 2025 aux festivités.
Femmes et métiers scientifiques : un appel à l’engagement
Placée sous le thème « Pour toutes les femmes et filles : Droit, Égalité, Autonomisation », cette édition a été marquée par plusieurs conférences visant à sensibiliser les étudiantes sur les opportunités offertes par les filières scientifiques. L’objectif principal de ces journées était de mettre en avant le savoir-faire des étudiants et étudiantes, comme l’a rappelé Amoussou Carmelle, présidente du comité d’organisation.
Un plaidoyer pour plus de moyens et d’infrastructures
Lors de son discours d’ouverture, le vice-recteur, Professeur Patrick Houessou a insisté sur l’importance des métiers scientifiques, affirmant qu’ils sont porteurs d’avenir, mais que les femmes continuent de s’en détourner. Il en a profité pour interpeller les élus locaux et nationaux sur les conditions de travail difficiles des enseignants et des étudiants. Un message appuyé par le vice-doyen de la faculté, Saghi Joseph, qui a souligné qu’avec seulement trois amphithéâtres et 14 enseignants pour 6 000 étudiants, la situation devient critique. Son plaidoyer pour la construction de nouvelles salles de cours et le recrutement d’enseignants a été salué par l’ensemble des participants.
De son côté, la doyenne de la faculté, le professeur Monique Oussa Koaro, a insisté sur l’importance de ces festivités pour réfléchir aux moyens de renforcer la présence des femmes dans les filières scientifiques. Elle a rappelé que de nombreuses femmes ont marqué l’histoire de la science et que les jeunes filles béninoises ne doivent pas rester en marge de cette dynamique. Aujourd’hui, elles ne représentent que 2 % des effectifs dans les sciences, un chiffre jugé alarmant.
Les politiques interpellés : des promesses à la réalité
Les messages des enseignants et étudiants n’ont pas laissé les personnalités politiques présentes indifférentes. L’honorable Abiossé Abdoul Razack a affirmé que des efforts sont déjà faits à l’Assemblée nationale pour promouvoir l’égalité des genres. Il a cependant souligné que la balle est désormais dans le camp des étudiants, qui doivent travailler sans relâche pour hisser le Bénin au rang des grandes nations scientifiques. Toujours selon l’élui, les enseignants-chercheurs doivent également adapter les filières universitaires aux réalités du marché afin de les rendre plus porteuses d’avenir. Il encourage les étudiants à suivre un modèle inspiré du système anglo-saxon, combinant études et entrepreneuriat.
Le professeur Christian Parfait Ahoyo, quant à lui, a exhorté les jeunes filles à s’engager davantage en politique, affirmant que c’est à travers les instances de décision qu’elles pourront véritablement défendre leurs droits. Pour l’occasion il représentait le président de l’Union Progressive Le Renouveau. Personne ne peut défendre les femmes que les femmes elles même et pour ça elles doivent s’engager en politique déjà jeune.
Les Pays-Bas et EngenderHealth des soutiens de tailles.
Ces journées ont bénéficié du soutien financier de l’Ambassade des Pays-Bas via EngenderHealth, une organisation engagée dans la promotion de la santé et des droits sexuels et reproductifs des filles et des femmes. Sa représentante, présente lors de la cérémonie, a rappelé que cet appui s’inscrit dans un engagement global : « Nous croyons fermement que chaque femme, partout dans le monde, mérite de vivre dans la dignité et de réaliser son plein potentiel. » Se rapprochant au thème des festivités, Floriane Bitiboto, Program Associate à EngenderHealth Bénin, puisque c’est de elle qu’il s’agit, a abondé dans le même sens que ses prédécesseurs : « Les filières scientifiques offrent des métiers passionnants et essentiels. Nous encourageons fortement les filles à les embrasser. La science a besoin des femmes. »
Moubarack ASSOUMBOLO






