Alors qu’ils venaient d’être condamnés par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), deux douaniers béninois se sont volatilisés, à la stupéfaction générale. Un mandat d’arrêt venait pourtant d’être émis à leur encontre.
Dans ce dossier tentaculaire instruit par la CRIET, sept personnes étaient poursuivies pour une série de malversations liées au transfert irrégulier de devises à l’aéroport international de Cotonou. Agents douaniers, personnels aéroportuaires, restauratrice… tous sont soupçonnés d’avoir facilité ou fermé les yeux sur des opérations de transferts de fonds en violation des règles douanières en vigueur.
Les charges retenues vont de la production de fausses attestations à la corruption d’agents publics, en passant par l’abus de fonction et la violation des déclarations obligatoires de transport physique de devises. Certaines des personnes impliquées étaient en détention provisoire depuis février 2022.
Le verdict est tombé après plus de trois années de procédure marquées par des renvois successifs. Les peines prononcées varient entre 2 et 4 ans de prison ferme. Mais contre toute attente, au moment de l’énoncé du jugement, deux douaniers poursuivis et qui comparaissaient libres ont disparu de la salle d’audience.
Bien que la Cour ait immédiatement décerné un mandat d’arrêt à leur encontre, les deux agents s’étaient déjà évaporés sans qu’aucune opposition policière ne puisse les en empêcher. L’évasion s’est produite en plein cœur de la salle d’audience, pourtant placée sous haute sécurité.
La disparition a été constatée quelques minutes après le verdict, lorsqu’un membre de la Cour a demandé à faire exécuter les mandats d’arrêt. À ce moment-là, les deux condamnés étaient déjà loin, introuvables dans les abords du palais de justice.
Une enquête a été ouverte séance tenante afin de déterminer les circonstances exactes de leur fuite et d’identifier d’éventuelles complicités internes ou externes. Les autorités judiciaires assurent être mobilisées pour retrouver les deux fugitifs et les contraindre à purger leurs peines.
L’affaire relance la question de la sécurité dans l’exécution des décisions de justice, même dans les juridictions spécialisées comme la CRIET.
✍️ Joseph MENSAH
