
Le 5 janvier 2025, le bureau exécutif national du Bloc Républicain, réuni en session extraordinaire sous la présidence du ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané, a pris une décision forte : suspendre Samou Seidou Adambi, vice-président chargé des relations extérieures et des partenariats. Officiellement, cette sanction fait suite à des actes « contraire à la discipline du parti » et « subversifs » envers ses structures officielles. Mais à l’approche des élections générales de 2026, cette décision soulève des interrogations sur le dynamisme et la cohésion interne du Bloc Républicain.
Une sanction symptomatique d’un malaise interne
À première vue, cette mesure disciplinaire pourrait être perçue comme un exemple de rigueur pour préserver l’intégrité du parti. Cependant, en analysant de plus près, cette suspension reflète une gestion politique qui manque de souplesse et de vision stratégique.
En effet, cette décision intervient dans un contexte où le parti a déjà subi une série de défections notoires :
Novembre 2020 : Suspension du ministre Michel Abimbola, qui a quitté le parti en avril 2021 avec ses soutiens.
Janvier 2020 : Démission de dix membres du comité communal de Bopa, évoquant une mauvaise gestion interne.
Septembre 2022 : Casimir Kanakin, membre fondateur, a claqué la porte avec 17 autres militants, dénonçant également des dysfonctionnements.
Ces départs successifs, souvent liés à une gestion centralisée et opaque, soulignent une crise structurelle au sein du parti.
Un manque de cohésion et de leadership politique
La suspension de Samou Seidou Adambi est d’autant plus révélatrice qu’elle touche un acteur clé du parti, connu pour son expérience et son militantisme. Député plusieurs fois élu, Adambi jouit d’une légitimité politique qui contraste avec le profil technocratique d’Abdoulaye Bio Tchané. Cette disparité met en lumière un problème de leadership : la gestion rigide des différends internes finit par affaiblir le Bloc Républicain.
Comme l’a rappelé l’honorable Rachidi Gbadamassi, membre influent du parti :
« En politique, il faut privilégier l’addition et la multiplication, et non la soustraction et la division. »
Or, la décision de suspendre un vice-président à un moment aussi crucial semble aller à l’encontre de cette maxime.
Un pari risqué pour 2026
Avec les élections générales de 2026 qui approchent, ces tensions internes posent une question cruciale : le Bloc Républicain est-il prêt à affronter les urnes dans cet état de désunion ?
Si le parti choisit de concourir seul, ses chances de succès risquent d’être compromises par la perte d’alliés et de militants. Si, en revanche, il opte pour une coalition, ses défections successives pourraient limiter son poids dans les négociations.
Une urgence pour le dialogue interne
Le Bureau exécutif du Bloc Républicain ferait bien de reconsidérer sa stratégie. Plutôt que de sanctionner ou d’exclure des figures clés, l’heure est à la réflexion et à l’ouverture. Instaurer un dialogue interne constructif permettrait d’apaiser les tensions et de renforcer la cohésion.
En politique, chaque crise est une opportunité de renouveau. Le Bloc Républicain saura-t-il saisir cette occasion pour retrouver son dynamisme et préserver sa place sur l’échiquier politique béninois ?
Cette suspension de Samou Seidou Adambi n’est pas qu’un acte disciplinaire : elle est le miroir des failles organisationnelles du Bloc Républicain. À moins d’un sursaut stratégique, ces divisions internes pourraient sceller le sort du parti en 2026.
✍️ La Rédaction